SEPTEMBRE 2021
L’accouchement de Manon
Reportage photos
Le 6 septembre, Manon est venue pour une séance boudoir, enceinte de 8 mois, son terme est fixé au 3 octobre.
Lors des séances boudoir on discute beaucoup, et donc forcément le sujet se porte rapidement sur l'accouchement et le bébé. Manon me raconte qu'elle va accoucher en maison de naissance, avec un accouchement physiologique (sans péridurale, avec uniquement son compagnon et une sage femme, mais elle doit accoucher seule).
Ma première question fût la suivante : as-tu pris un photographe ? Sa réponse : "je n'y avais même pas pensé". Je lui confie que pour ma part ce serait vraiment l'événement de ma vie dont je voudrais avoir des souvenirs plus tard. Elle me confie que l'idée lui plaît vraiment, et qu'elle va en parler à sa sage femme.
Le lendemain elle me demande si je serais partante pour le faire… Je n'ai pas hésité une seconde et j'ai accepté !
Quelques jours passent, on avait rendez-vous le 20 septembre pour le dernier rendez-vous prénatal et pour que je puisse voir la pièce ou l'accouchement aura lieu.
Le jeudi 16 septembre au matin Manon m'envoie un sms : "il se pourrait que j'accouche ce weekend, j’ai des contractions toutes les 6 minutes". Je décide de mettre mon téléphone en sonore à partir de ce moment, sachant qu'elle pouvait perdre les eaux à tout moment.
Le même jour, 21h11, sms de Manon : "devine qui vient de perdre les eaux". Je saute au plafond !! J'étais avec des amis chez moi, après l'appel de Manon je les ai abandonné et je suis partie à la maternité qui était environ à 30 minutes de chez moi. Sur le chemin je stressais un peu, c'était l'inconnu total : je n'avais jamais fait ça et surtout je n'avais jamais vu la pièce...
22h : arrivée à ma maternité. La pièce est dans un silence complet, une lumière tamisée, des conditions assez extrêmes pour faire des photos.
De 22h à 1h30 environ Manon avait des contractions, le travail semblait extrêmement douloureux, mais elle était bien entourée. Son chéri Vincent lui tenait les mains, lui appuyait dans le bas des reins pour soulager la douleur, lui amenait à boire... Il se sentait un peu impuissant face à elle qui semblait souffrir pour donner la vie à leur fille.
De mon côté j'essayais de déclencher le moins souvent possible pour que le bruit de l'appareil photo ne vienne pas briser ce moment d'intimité. J'avais beaucoup de mal avec l'espace et la lumière. C'était une façon totalement différente de travailler : habituellement je peux prendre jusqu'à 1000 photos en 2 heures, là j'ai pris 115 photos en 5 heures. D'habitude je suis en mise au point automatique, là j'étais en mise au point manuelle tout du long car il n'y avait pas assez de lumière qui rentrait dans le capteur donc il n'arrivait pas à faire l’auto-focus.
A 1H30 environ, la petite Héloïse était née.
J'ai pris quelques photos d'eux, des premiers instants : le papa qui coupe le cordon, le premier peau à peau avec papa, la première tété sur maman... Puis je les ai laissé profiter de leurs premiers instant en famille.
C'était vraiment un moment fort en émotions, puissant, unique, rempli d'énergie. Voir ce que le corps humain est capable de faire seul, sans aide... Manon était incroyable, forte, belle.